Mon bébé, mon amour, ma miss “papouille”
Tu es née le 20 octobre 2006, après quelques frayeurs car tu es arrivée en urgence après une césarienne. Pourtant quand tu es née, la gynécologue m’a bien dit que grâce à mon intuition, je t’avais “sauvée” !
Quelques minutes plus tard, on me parlait de problème au niveau du sang et d’évacuation en hélicoptère!
Je ne me suis pas affolée, j’étais inquiète mais tu partais pour un hôpital bien équipé et une équipe très compétente, donc, on allait pouvoir te soigner!
Par nuit, j’ai eu des nouvelles, le médecin qui t’a prise en charge a voulu me rassurer en me disant que ton papa arrivait auprès de toi ! Là j’ai compris que s il faisait toute cette route de nuit c’était qu il y avait urgence ! Je pensais que j’étais en train de vivre ce qu’il y avait de pire pourtant mon cauchemar ne faisait que commencer !
Ce matin du 21 octobre, ton papa est venu m’expliquer que tu étais très malade, les médecins pensaient à une leucémie.
Quelques heures après, nous étions tous les deux auprès de toi, tu étais magnifique malgré tous ces tubes, il y avait un bébé dans la couveuse à côté qui me semblait si petit et fragile par rapport à toi ! Malgré tes 2 kg 700, j’avais l’impression que tu étais toute potelée !
Nous ne pouvions pas te toucher car les médecins ne voulaient pas que l’on te stimule, alors nous avons fait ta connaissance, avec ton papa, et nous t’avons raconté notre famille et tous les bonheurs qui t’attendaient à ta sortie !
Pendant quatre jours, nous avons continué notre descente aux enfers avec les rapports alarmants des médecins. Ils pensaient qu’un de tes organes vitaux allait lâcher avant la fin du week-end. Tu t’es accrochée à la vie, nous t’avons parlé, nous avons essayé de te faire sentir à quel point nous t’aimions tellement.
Tu étais si jolie ; ma douce, j’étais prête à me battre pour toi, j’étais prête à tout, seulement je n’avais pas compris que cette foutue maladie laissait les médecins impuissants, ils ont bien essayé de te transférer dans un grand hôpital pour enfants doté d’une unité spécialisée dans les leucémies enfantines…
Nous nous sommes battus un mois, un mois pendant lequel nous avons vraiment cru qu il y avait une chance, pourtant cela a été épouvantable de te laisser faire des va-et-vient entre la réa et l’hématologie.
Je t’ai parlé des heures durant, j’ai chanté et je t’ai caressée sans cesse car je croyais que c’était la seule façon de te souffler la vie.
J’ai pu t’avoir plusieurs fois dans les bras, tu m’as regardée et je voyais à quel point tu te battais .
Mais ton corps n’ a pas résisté à la chimio et il a fallu repartir pour la réa où l’on nous a annoncé que tu allais partir !
Il y a eu la rencontre avec tes frère et sœurs, qui ont eu le droit de te voir enfin mais pour te dire au revoir !
Puis nous sommes repartis en hémato car nous pensions avec ton papa que l’endroit était plus intime pour les moments que nous avions à partager maintenant.
L’équipe médicale a été super, suffisamment présente pour nous soutenir et très discrète.
Le samedi matin, nous avons décidé que tu ne quitterais plus les bras, tu étais restée trop longtemps dans ce lit et nous devions faire en sorte que tu te sentes le mieux possible.
Je t’ai caressée longuement, ,je m’étais rendu compte que tu paraissais plus détendue lorsque je te faisais des “papouilles”.
Nous pouvions enfin t’embrasser, ,j’étais prête à te dire au revoir car je savais que la vie avait été faite de beaucoup de souffrance pour toi et je devais te laisser partir !
Tu nous as quittés le dimanche 20 novembre à 12h30 et je crois que la vie ne pouvait pas me faire pire, la douleur est arrivée quelques heures après car mon esprit n’a pas pu supporter l’idée que tu allais partir à tout jamais !
Pendant quelque temps, j’ai cru quand je t’ai vue après la toilette que tu dormais profondément ! Tu étais si jolie sans ces tubes !
Je t’ai prise dans mes bras et je t’ai parlé, j’étais si heureuse d’un seul coup car j’ai cru que nous partions pour la maison !
Les médecins sont venus, ils m’ont fait revenir à la réalité et la cette douleur m’a envahie, j’ai mal dans mon cœur, dans mon corps et je sais que rien ne pourra m’apaiser ! Mais il faut vivre malgré tout m’a t-on dit, car il y a les autres enfants.
Pas une minute ne passe sans que mon corps ne te réclame, sans que je ne pense à toi ! Comment survivre à ça !
J’aimerais tellement pouvoir te caresser, ma “papouille”, te dire à quel point je t’aime, tu es un bébé de l’amour et pour ça je vais vivre ! Je te garde avec moi, dans ma tête et dans mon cœur.
Je t’aime, ta maman
Valérie, mars 2007