Cérémonie du 4 novembre 2017

Le « cercueil » a été préparé le 27 Octobre 2017 à la Chambre Mortuaire du CHRU de Lille. Les corps des enfants mort-nés ont été déposés dans le cercueil. Chacun a été enveloppé dans un drap blanc, et accompagné des doudous, fleurs et peluches confiés par leurs parents et leurs proches.

La crémation a eu lieu le 27 Octobre 2017 au crématorium d’HERLIES.

Ce samedi 04 Novembre au matin, près de cent vingt personnes se sont réunies au crématorium d’Herlies pour la cérémonie organisée par l’association Nos Tout-Petits et le crématorium communautaire, en hommage aux tout-petits dont le corps avait fait l’objet, la veille, d’une crémation.

La salle de cérémonie avait été gracieusement mise à notre disposition par la Communauté Urbaine de LILLE.

Huguette, bénévole, a pris la parole pour débuter cette rencontre :

« Nous sommes réunis, ce samedi 4 Novembre 2017, pour célébrer ensemble une cérémonie d’adieu à l’intention de 56 tout-petits dont les corps ont fait l’objet hier d’une crémation. »

Les bénévoles d’accompagnement de l’association Nos Tout-Petits : Lucile, Laurie Caroline, Mégane et Huguette, eux-mêmes parents endeuillés, bénévoles ou grands-parents, les professionnels du crématorium d’Herlies, vous accompagnent, vous parents et proches de ces tout-petits pour leur ultime passage : Abby, Anaïs, Ange, Anne, Bellael, Carmen, Damien, Domenico, Eden, Elhio, Ethan, Emma, Gabriel, Gauthier, Hugo, Jérôme, Julien, Jonathan, Lena, Louise, Lucy, Lyda, Maelys, Nael, Naya, Paulin, Robin, Rose, Solal, Tiag, Auguste, Anna……. Tous les autres qui n’ont pu être prénommés et en pensées avec Clément, Victorine, Lilou et Ethan tout-petits des bénévoles présents. »

« A vous, nos tout-petits,
Vous qui n’avez pas vécu et qui n’avez pas connu notre monde
Pour votre dernier adieu,
Nous nous sommes déplacés pour vous accompagner.
Nous avons pris soin de vous, chacun de notre place et à notre manière
Vous êtes partis entourés des objets (peluches, photos, mot d’amour, doudous, rose blanche…) remis par vos parents et vos proches et déposés près de vous
Nous sommes là pour vous dire adieu, au nom de notre commune humanité
Pour que vos départs s’inscrivent dans nos vies,
Chacun vous avez une place unique, singulière, particulière dans nos cœurs,
Symbolisée par ces petites lumières. »

Lucile, bénévole, a ensuite lu le texte « Ils étaient une part de nous-mêmes» de « Des jeunes parents »

Ils étaient une part de nous-mêmes

Ceux que nous avons attendus dans la joie,
Avec nos impatiences et nos questions,
Ils étaient une part de nous-mêmes
Qui se sont accrochés aux premiers jours de leur vie,
Pour découvrir le monde qui s’ouvrait à eux
Dans la chaleur de nos bras.
Ils étaient une part de nous-mêmes
Qui ont appris à vivre,
A travers l’amour que nous leur portions,
Dans l’attention de chacun,
La présence des plus grands.
Aujourd’hui, une part de nous-même se déchire.
L’amour, la vie se transforment,
Dans l’apaisement, la sérénité et la paix
Que nous demandons pour eux et pour nous.
Des jeunes parents

Puis ce fut la chanson : « Les Mains Vides » de Lynda Lemay

Le texte : « Où es-tu, petit ange ?  » de Albert Gui lu par Caroline

Où es-tu, petit ange ?
Où es-tu petit ange, où es-tu ?
On aurait bien voulu, à force d’amour,
T’empêcher de partir.
Mais le monde est trop lourd, petit ange léger,
Et n’a pas su te retenir.
Où faut-il te chercher maintenant ?
Sous les gouttes de rosée ?
Sur les ailes du vent ?
Qui saura nous le dire ?
« Là où je suis, je ne crains rien.
J’ai les yeux pleins d’étoiles blondes,
J’ai l’âme vaste comme le monde.
(…)
Ne me cherchez pas,
Je suis dans chaque chose…
Sur les ailes d’un ange,
Dans la rosée, dans le vent,
Dans le cœur d’une rose,
Dans le cœur de mes parents.
Ne me cherchez pas,
Je suis partout,
Je suis avec vous… »
Albert Gui

Ont été lus ensuite des textes préparés par des parents, familles :

Maman de Emma

« Emma,  mon ange,
Demain, voici deux mois que tu es partie.
Il y a tellement de choses que je voudrais te dire, que je ne sais pas par où commencer..
Te remerciant d’abord d’avoir fait de moi, une maman.
J’ai passé trois mois et demi avec toi, à rêver, à imaginer le petit bébé que tu allais être.  Trois mois et demi à t’aimer déjà d’un amour fou.
Aujourd’hui, j’aimerais tant que tu sois encore avec nous. Mais le destin en a choisi autrement.
Je sais que tu seras toujours dans mon cœur jusqu’au jour où l’on se retrouvera.
J’imagine que tout le monde prends soin de toi : tes arrières grands parents Gisèle, Gilbert, Jeanne, Alfred, papy  Freddy et Océan.
J’ai une énorme pensée pour tous les petits anges disparus avec toi  aujourd’hui et particulièrement la petite Anaïs.
Papa et moi, nous t’aimons infiniment. »

Puis la tante et la Maman de Ethan ont lu un texte.

Ensuite, sur la musique « Le Cygne » extrait de “Carnaval des animaux” de St Saens, chaque parent a été invité à venir chercher un lumignon et l’allumer à la flamme de la bougie qui symbolise cette place singulière qu’à chaque tout-petit pour nous. Ensemble, nous nous sommes recueillis autour de cette présence.

Ont suivi un texte : «Dans mon petit cœur…» de Orianne Lallemand lu par Laurie

Dans mon petit cœur…

L’amour, c’est un visage
Qu’on garde au fond du cœur,
Une voix familière
Dans le creux de l’oreille,
Quelqu’un qu’on a aimé,
Quelqu’un qui est parti
Pour le ciel, loin d’ici
C’est quelqu’un qui nous manque
A chaque heure de la vie.

L’amour, c’est se souvenir
De cette personne aimée
Et se dire qu’elle est là,
Pas très loin, quelque part
Et qu’elle peut nous voir
Et qu’elle veille sur nous
Quand on a le cafard
Ou quand on est heureux.

L’amour, c’est un au revoir,
Et jamais un adieu.

Orianne Lallemand

Les parents ont pu écouter « Dans et sur mes bras» Yannick Noah avant la lecture par Huguette de « Fonder un nouveau départ» de Geneviève Jurgensen

Fonder un nouveau départ.
Les parents d’enfants morts le savent bien : devenir l’éducateur d’un enfant disparu sera le travail de toute leur vie.
Ils devront lui aménager sa juste place dans la famille,le laisser évoluer en eux, lui qui ne grandit plus mais grandit quand même.
Ils devront, comme l’on devient parent d’un tout-petit, puis d’un écolier, puis d’un adolescent, ils devront devenir parents d’un enfant mort.
Eux qui avaient peut-être trois, quatre enfants, auront toujours ces enfants-là, le petit, le moyen, le grand, le mort.
Les relations parents-enfants continuent avec eux tous.
Il y a simplement moins de gens pour vous montrer la voie,
et chacun sait qu’il doit tout inventer.
Puiser en lui-même, puiser dans le bonheur entrevu ou accompli,
les forces et la manière de fonder un nouveau départ
avec les enfants qui ne seront plus jamais là.

Geneviève Jurgensen

Après une dernière chanson : «Aimer ce qui s’enfuit » de Jean-Louis Aubert, les parents et proches, comme geste d’adieu et ultime regard, ont été invités à aller déposer les fleurs à la stèle « Nos Tout-Petits » afin d’inscrire ce moment et ce lieu dans leurs cœurs et leurs mémoires.

Devant la stèle, Huguette a lu « Les empreintes des pas des enfants » de Dorine Sexton (in Grieving the child I never knew)

Les empreintes des pas des enfants 

Certains enfants ne font qu’un bref passage dans nos vies.
D’autres restent quelques temps.
Tous nos enfants laissent dans nos vies l’empreinte de leurs pas.
Certaines, oh, si petites,
D’autres un peu plus grandes,
D’autres encore plus grandes.
Mais tous laissent l’empreinte de leurs pas dans nos vies,
dans nos cœurs.
Et nous ne serons jamais plus les mêmes.

Nous avons clos cette rencontre par un moment de convivialité.