Cérémonie du 30 mai 2015

Le « cercueil » a été préparé le 28 mai 2015 à la Chambre Mortuaire du CHRU de Lille. Les corps des enfants mort-nés ont été déposés dans le cercueil. Chacun a été enveloppé dans un drap blanc, et accompagné des doudous et peluches confiés par leurs parents et leurs proches.

La crémation a eu lieu le 29 mai 2015 au crématorium d’HERLIES.

HerliesLe samedi 30 mai au matin, près d’une centaine de personnes se sont réunies au crématorium d’Herlies pour la cérémonie organisée par l’association Nos Tout-Petits et le crématorium communautaire, en hommage aux tout-petits dont le corps avait fait l’objet la veille d’une crémation.

La salle de cérémonie avait été gracieusement mise à notre disposition par la Communauté Urbaine de LILLE.

Herlies2La présidente de l’association, Maryse Dumoulin, a pris la parole pour débuter cette rencontre :

“Nous sommes réunis, ce samedi 30 mai 2015, pour célébrer ensemble une cérémonie d’adieu à l’intention de 46 tout-petits dont les corps ont fait l’objet hier d’une crémation.

Herlies3Les bénévoles d’accompagnement de l’association (Agnès, David, Huguette, Isabelle, Maryse et Ophélie), eux-mêmes parents endeuillés ou soignants de périnatalité, les professionnels du crématorium d’Herlies, vous accompagnent, vous parents et proches de ces tout-petits pour leur ultime passage : Alicia, Ange, Antoine, Bastien, Bérangère, Constance, Eden, Emrys, Florent, Gabriel, Hugo, Jennifer, Jolie, Lidiane, Lucile, Lywen, Maëlys, Marie, Paul, Samuel, Sybille, Théo, Valentine, Virginie, … et tous les autres qui n’ont pu être prénommés et en pensées avec Alice, Ethan, Ella, Emile et Maxine, tout-petits des bénévoles présents.

A vous, nos tout-petits,

Vous qui n’avez pas vécu et qui n’avez pas connu notre monde

Pour votre dernier adieu,

Nous nous sommes déplacés pour vous accompagner.

Nous avons pris soin de vous, chacun de notre place et à notre manière

Vous êtes partis entourés des objets (peluches, photos, mot d’amour, doudous, rose blanche…) remis par vos parents et vos proches et déposés près de vous

Nous sommes là pour vous dire adieu, au nom de notre commune humanité

Pour que vos départs s’inscrivent dans nos vies,

Chacun vous avez une place unique, singulière, particulière dans nos cœurs,

Symbolisée par ces petites lumières.”

David, bénévole, a ensuite lu le texte « A toi que nous avons attendu et qui n’es plus» (Josiane BERNON)

“Nous t’avons attendu avec impatience

D’abord tu ne t’annonçais pas

Attendre, c’est long.

Nous t’avons attendu avec inquiétude

Toutes nos questions au bord des lèvres

A partager ou à taire.

Nous t’avons attendu dans la joie,

Joie de t’accueillir,

De te faire découvrir notre amour, la vie.

Tu es venu, et tu n’es plus

Tu es parti avant que nous ayons pu t’ouvrir grand nos bras,

Te dire toute notre joie,

Te combler de notre amour.

Tu nous laisses au bord d’une route déserte

Où nous ne conduirons pas tes pas,

Car tu n’es plus que dans notre souvenir.”

Puis ce fut la chanson : « Berceuse pour un ange » (Marie-Denise PELLETIER)

Le texte « La fin » de R.Tagore a ensuite été lu par Agnès

“Mère, il est temps de m’en aller.

Je m’en vais.

Lorsque l’obscurité mourante fera face à l’aube solitaire, je dirai « Bébé n’est pas là ».

Mère, je m’en vais.

Je deviendrai souffle d’air léger et je te caresserai ;

Quand tu te baigneras, je serai les rides sur l’eau et je te couvrirai de baisers répétés.

Quand, par les nuits de tempête, la pluie clapote sur les feuilles, tu entendras dans ton lit mes chuchotements et, soudain, dans l’éclair, mon rire franchira ta fenêtre et éclatera dans ta chambre.

Si, toute au souvenir de ton bébé, tu ne peux t’endormir que tard dans la nuit, alors je chanterai du haut des étoiles : « Dors, maman, dors »…

Je me coulerai le long des rayons errants de la lune, au-dessus de ton lit, et m’étendrai sur ta poitrine pendant que tu dors.

Je me ferai rêve et, par la mince fente de tes paupières, je me glisserai jusqu’au plus profond de ton sommeil.

Tu t’éveilleras tressaillante et, tandis que tu regarderas autour de toi, je m’esquiverai au dehors, en un clin d’œil, comme une luciole.”

Sur la chanson de « Tears in heaven » d’Eric Clapton, chaque parent a été invité à venir chercher un lumignon et l’allumer à la flamme de la bougie qui symbolise cette place singulière qu’a chaque tout-petit pour nous. Ensemble, nous nous sommes recueillis autour de cette présence.

Herlies4Deux couples de parents ont ensuite lu un texte qu’ils avaient préparé à l’intention de leur enfant :

“Samuel,

J’ai pensé que ta mort était une perte, un anéantissement

Une douleur difficile à supporter

Je commence seulement à apprendre que ta vie a été un cadeau

Un amour qui m’a été laissé et qui m’a aidé à grandir

Le désespoir de la mort voile l’existence de l’amour

Mais la réalité de la mort ne peut détruire ce qui a été donné

J’apprends à regarder ta vie à nouveau,

au lieu de regarder ta mort et ton départ.

A notre petit Eden”

“Le jour où nous avons appris que tu étais en moi, on n’y croyait pas. Une fois le premier trimestre passé, j’ai commencé à réaliser. Petite fille ou petit garçon ? Au fond de nous, nous en avions déjà l’intuition.

Nous avons commencé à acheter tout ce que tu aurais pu aimer. Nous t’attendions le cœur plein d’espoir, il nous tardait le jour où nous pourrions te voir.

Nous savons tout le bien que tu nous as fait alors que tu n’étais même pas né.

Ce 13 janvier, 6 mois après, c’est à ce moment que tout a basculé, nous ne savions plus si nous devions vivre ou crever.

Nous avons gardé espoir qu’un jour nous puissions enfin te voir. Nous avons compris que tu nous avais quittés ce triste 23 janvier. Nous étions sensés te donner la vie, c’est le contraire que tu as subi. Pourquoi avons-nous autant de malchance quand on croit que vient d’arriver la chance ?

Nous vous en prions, ne nous demandez pas si nous avons réussi à le surmonter, nous ne le surmonterons jamais.

Ne nous dites pas qu’il est mieux là où il est, il n’est pas ici auprès de nous.

Ne nous dites pas que la vie continue, car un bout de la nôtre s’est envolé avec la sienne.

Mon Ange, sache que où que tu sois, tu seras toujours auprès de nous.

On ne t’oubliera jamais.

…. Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerais.”

Ophélie a ensuite lu le texte « dans le creux de la main » de Luc Mayor

“C’est une p’tite chanson de rien

C’est une p’tite chanson pour mettre dans le creux de ta main

Que tu pourras relire en chemin

C’est une p’tite chanson pour te dire qu’on t’aimait bien

C’est une p’tite chanson inachevée, sans refrain

C’est une p’tite chanson pour une poupée de satin

Qui n’a jamais vécu que dans son écrin

C’est une p’tite chanson de presque rien

C’est une p’tite chanson pour te dire au revoir

Pour ne pas te garder, ni t’enfermer dans le noir

Pour te laisser partir, là-haut, d’où tu viens

C’est une p’tite chanson, mais j’en avais besoin

C’est une p’tite chanson sur presque rien

Qui m’est venue comme ça, un beau matin

Pour dire combien ont du poids ces petits riens

Qui tiennent dans le creux d’une main.”

Ont suivi la chanson « J’t’aimais tellement » (Michel Jonasz) puis un texte « Vivre » (Georges Chelon) lu par Huguette.

“C’n’est pas aussi facile qu’on le croit au premier abord.
Ça demande du temps, beaucoup de patience et d’efforts.
Un jour, on dit: “Ça y est”, mais l’heure qui suit vous laisse encore
En pleine détresse.

Une fois remis de ce coup reçu en plein cœur,
L’anesthésie de la douleur s’estompe et c’est la peur
De tout ce temps qui s’offre à vous, dont vous n’avez que faire.
Vous êtes orphelin, vous êtes seul sur terre.
Et la vie n’a plus envie de vivre.
Rien ne peut lui faire croire au bonheur.

Pourquoi être ici plutôt qu’ailleurs?
Pourquoi doit-on vivre le pire
Parce qu’on a connu le meilleur?
Et puis, le temps aidant, les bons amis, les connaissances
Nouvelles font que, petit à petit, le silence
Se brise et qu’entre deux pointes au cœur… l’espace
Prend de plus en plus de place.
Je ne dis pas que l’on oublie, je dis qu’on fait peau neuve.
On garde ancré en soi tout son passé, comme la preuve
Que l’on a aimé, qu’on a donné, qu’on a souffert.
Qu’on n’est pas seul sur terre…

Et la vie a des envies de vivre,
De sortir la tête hors de l’eau,
De reprendre pied sur la rive,
De redresser enfin le dos.”

Des parents ont ensuite lu un texte dédié à leur petit Bastien:

“Pour Bastien,

Ce n’est pas un conte de Noël que je vais vous narrer, mais bien une réalité. Il existe en parallèle de notre monde un lieu d’une indescriptible beauté, un endroit merveilleux habité uniquement par des anges.

Des petits anges adorables, filles et garçons d’âges différents. On les différencie par la couleur de leurs ailes, roses pour les filles, bleu pour les garçons, jolies robes légères pour les demoiselles et pour les petits polissons le classique caleçon.

Ces petits lutins malicieux n’ont pu trouver une place sur notre terre. Alors ils se sont regroupés dans un pays enchanté bien loin d’être austère. Tout ce petit monde vit en parfaite harmonie. Ils passent leur temps uniquement à s’amuser, à chahuter en récréation permanente. Ils s’occupent en faisant part d’une imagination débordante, jamais ils ne s’ennuient dans cet endroit angélique.

Mais ces petits anges n’oublient pas que sur terre vivent leurs parents. Ainsi tous les soirs ils se réunissent autour d’un grand feu et chacun raconte l’histoire qui les a amenés en ce lieu.

C’est à l’occasion d’une de ces soirées qu’une idée s’est imposée. Ayant connaissance de la tristesse de ceux qui ne peuvent les oublier et qui trop souvent ne peuvent s’empêcher de pleurer, ils ont décidé d’absorber toutes ces larmes et d’en faire de beaux nuages blancs sur lesquels sont inscrits les prénoms de tous les papas et de toutes les mamans. Et ainsi chaque année à la période du grand froid, ils percent les nuages immaculés qui laissent s’échapper une poudre blanche, un mélange d’amour et de pureté. Celle-ci se répand sur notre terre et va émerveiller le cœur de tous les parents désenfantés.

Pour le commun des mortels ici-bas, ce n’est que normalité en cette période de l’année. Mais pour beaucoup de ces Mamanges et Papanges, la chose est vécue avec intensité. La symbolique du blanc que représentent l’absence et la pureté et que nous recevons comme un cadeau du ciel, un clin d’œil de nos petits fûtés.”

Puis, des parents ont lu, à leur tour un texte spécialement composé pour leur enfant :

“À toi mon ange Gabriel

Aujourd’hui j’aimerais tant que tu sois à nos côtés mais le destin en a choisi autrement.

Nous étions très heureux d’être tes parents jusqu’à ce jour où tout a basculé où nous avons compris que tu allais rejoindre le paradis des petits anges.

Notre cœur s’est rempli de tristesse et de douleur, Ton absence se fait sentir et les larmes coulent.

Nous aurions tant voulu te prendre dans nos bras, sentir ta peau contre la nôtre, te voir grandir jour après jour avec ta grande sœur.

Mais nous savons que tu es parmi les étoiles et que de tout là-haut tu brilles de mille feux pour nous protéger. Quand nos larmes coulent, tu viens nous caresser avec tes petites ailes d’anges et tes baisers de papillons. Avec ta douceur qui est la tienne, je sais que tu seras toujours là jusqu’au jour où l’on se retrouvera et cejour, je pourrais te dire je t’aime et te serrer dans mes bras.

Ta maman, ta sœur Alycia, tes marraines et tes mamies sont là pour nous soutenir ainsi que les associations

Je t’aime, je t’aimerais toujours mon Gabriel.

Ton papa et ta maman qui t’aiment”

Après une dernière chanson : « Confidentiel » (JJ Goldmann), les parents et proches, comme geste d’adieu et ultime regard, ont été invités à aller déposer les fleurs à la stèle « Nos Tout-Petits » afin d’inscrire ce moment et ce lieu dans leurs cœurs et leurs mémoires.

Herlies5Devant la stèle, Maryse a lu « Les empreintes de pas de nos enfants » (Doreen Sexton) :

“Certains enfants ne font qu’un bref passage dans nos vies.

D’autres restent quelques temps.

Tous nos enfants laissent dans nos vies l’empreinte de leurs pas.

Certaines, oh, si petites,

D’autres un peu plus grandes,

D’autres encore plus grandes.

Mais tous laissent l’empreinte de leurs pas dans nos vies, dans nos cœurs.

Et nous ne serons jamais plus les mêmes.”

Nous avons clos cette rencontre par un moment de convivialité.

Témoignages

Célia,

“Un très grand merci à l’association Nos tout-petits, aux bénévoles pour cette belle et émouvante cérémonie … Merci pour nos bébés Hugo & Théo”

Ophélie, bénévole de NTP

“Hier matin j’ai fait sonner mon réveil, j’ai laissé homme et fils et j’ai pris la route… me demandant pourquoi, sans en avoir la réponse, constatant que c’était “naturel” pour moi….

Hier matin, j’ai vécu une expérience troublante, affligeante, enrichissante….

Hier matin, il m’a été donné la chance … oui chance… de pouvoir donner de mon temps pour les autres, sans en attendre quoi que ce soit en retour, juste la satisfaction de participer à quelque chose de très important….

Il y a bientôt 4 ans, quand Maxine est décédée, il a fallu très vite se décider sur ce que nous voulions pour ses obsèques… J’avais accouché depuis quelques heures, nous avions bercé notre bébé mort et nous étions remontés dans la chambre sans elle…. nous étions de nouveau seuls…. à deux…. mais seul chacun de notre côté, prostrés dans cette vague d’émotion….

Que choisir pour notre petite fille…. une inhumation ? Une crémation ? …. j’avais 25 ans et ne m’étais jamais posé ce genre de question…. l’agent du service civil commençait à me parler “transport de corps”….”caveau” …. “Pompes Funèbres”…. J’ai cherché dans ma mémoire… les souvenirs du cimetière de notre ville…. Décidément, cela ne collait pas… mais vraiment pas à ce que j’imaginais pour cette si petite, si jolie princesse que je venais de mettre au monde….

Puis, cette dame nous a parlé de la possibilité d’opter pour la “crémation collective” … d’incinérer notre fille avec les autres petits décédés et qu’ensuite les cendres étaient déposées au crématorium d’Herlies…. et de laisser le soin à l’association Nos Tout petits d’organiser la cérémonie…. Une photo de la stèle a suffi pour finir de nous décider….

Le jour de cette cérémonie nous étions plusieurs familles… réunies autour de toutes ces bougies représentant chacune un bébé décédé…. des textes ont été lus, des chansons furent diffusées…. puis nous nous sommes tous réunis autour de la stèle pour y déposer des fleurs…. la cérémonie se finissant par un “moment convivial” autour d’un café….

Je me souviens de ce que j’ai ressenti, dans le moindre détail….une insurmontable tristesse, des larmes à n’en plus finir… mais aussi un soulagement, je l’avais eue cette cérémonie douce et légère… j’ai croisé des regards bienveillants…. et surtout c’était mon premier pas dans l’asso et je n’étais pas seule…. c’était beau… si beau, et apaisant…

Et ensuite j’ai découvert tout ce que l’Asso proposait …. Comment remercier ? Il n’y aura jamais assez de merci… Alors quand il m’a été proposé de participer en tant que bénévole à une cérémonie de crémation collective, je n’ai pas réfléchi ni regardé mon agenda…. rien ne pouvait passer au-dessus de cela…. Prenant mon courage à deux mains j’y suis allée…. Une famille est entrée… puis 2, puis 10 ….. 46 bébés honorés, plus de 90 personnes présentes…. Le sourire aux lèvres, le regard vrai… la main tendue, leur donner ce précieux livret …. Nous les avons accueillis du mieux possible…. avons allumé les 46 bougies et les avons donné aux parents… grands parents…. tontons… tatas…. marraines….frères et sœurs…. j’étais debout, je regardais… tout allait bien pour moi…. puis mon regard sur un couple…. puis deux…. le bruits des larmes…. les mouchoirs…. merde là ça commence à monter…. merde 46 bébés…. 46 mamans … 46 papas…. difficile de contenir mon émotion lors de la lecture de mon texte … Puis nous sommes sortis…. avons marché jusqu’à la stèle baignée d’un rayon de soleil…. puis nous avons échangé avec quelques parents….

Quelle expérience…. hier matin je ne pouvais être ailleurs …. Ces familles entrent dans notre grande famille… frères et sœurs d’armes…. familles d’un bébé décédé.

C’est limpide, ça coule dans mes veines ….. Je suis une maman divisée, partagée, découpée…. et ce temps-là est loin d’être vain…. Si sur ce difficile parcours de deuil, je peux apporter ne serait-ce qu’un petit peu de légèreté aux parents…. alors ça vaut tout l’or du monde. Un petit rien fait parfois un grand tout.

Ce matin, j’ai eu un réveil difficile…. oui à ma fête des mères il me manque un enfant, il me manque cette petite fille…. un manque viscéral, ancré en moi…. et alors qu’au petit déj je laisse aller quelques larmes salvatrices…. j’entends un “Moman, Moman” qui vient du salon en courant dans son petit pyjama…. et ce sourire, ce petit nez qui frise… témoin de mille malices ont été mon plus beau des cadeaux ce matin….

Puis la journée a continué, dans la joie, puisque toute la famille était réunie pour fêter l’anniversaire de Jonas….

Ce soir je me sens …. très fatiguée…. mais entière…. car en l’espace d’un week-end j’ai dédié autant de temps pour chacun de mes enfants.

Je ne sais pas…. ne trouve toujours pas un sens à la phrase toute faite “faire son deuil”…. c’est abstrait…. je fais le ménage, fais la cuisine, fais du sport…. mais faire son deuil …. J’aime plutôt me dire que je compose avec, et que ce n’est jamais la même mélodie qui sort de mon instrument.

Bien à vous, à mes enfants… Maxine et Jonas …. Je vous aime plus que les mots peuvent le dire.”