Rendez-vous annuel au Jardin Vauban pour le lâcher de ballons de l’association Nos tout-petits cet après-midi. Et cette année, plus que les autres, j’ai pensé au chemin parcouru depuis le décès de notre petit Ronan.
Je me suis demandée si j’allais écrire quelque chose à son propos sur ce blog, me disant l’espace d’un instant que ce n’était peut-être pas le lieu, et puis j’ai su. Si Ronan n’avait pas été, ce blog n’aurait pas été non plus, parce que je n’aurais certainement pas repris mes études et encore moins entamé une thèse. Par conséquent, il y a sa place.
J’avais prévu de rester longtemps au foyer avec les jumeaux, puis me trouver un travail alimentaire pour subvenir à nos besoins. L’idée de reprendre mes études ne m’était même pas venue à l’esprit. Puis il est mort.
Je ne reviendrai pas sur les mois et mois d’errance dans un pays intérieur complètement dévasté. En revanche, je retiens la toute petite graine qui a survécu, qui a grandi, grandi en moi pour y déployer ses racines et qui, aujourd’hui, donne naissance à d’autres graines. Du chagrin, de la colère et de l’incompréhension face à l’absurde, j’ai su m’approprier l’unique petite graine d’espoir et d’amour qu’il me restait pour la cultiver, retrouver une paix intérieure et aller de l’avant.
On m’a tendu la main. Plusieurs mains. Et je me suis appuyée sur elles quand je ne tenais plus debout. Elles venaient de la famille, d’amis et de relations plus ou moins proches. Et elles venaient de certains de mes anciens professeurs. C’est ainsi que j’ai retrouvé le chemin de la fac. Et une fois sur place, j’ai trouvé d’autres mains tendues. Ainsi qu’un puits de connaissances. Et petit à petit, j’ai fait mon chemin.
Si cela n’avait pas été pour Ronan, je n’aurais pas été là où j’en suis aujourd’hui. Mais il a été. Et s’il n’y aura jamais de raison à sa mort, il y a au moins une explication à ce que je suis aujourd’hui et pourquoi je fais ce que je fais.
Article tiré du blog de Micha.