J’ai accouché d’un petit bout’chou à 25 semaines et 3 jours. Il mesurait 32 cm et pesait 940 grs.
Depuis le début de ma grossesse, je perdais du sang… Au début, c’était juste un petit décollement placentaire… Puis, cela s’est empiré… Nous craignions, mon mari et moi, qu’une hémorragie survienne les nuits, je ne dormais plus. Arrêt de travail, utrogestan à fortes doses, anti-hémorragiques, acupuncture, alitement total, plus de voiture, plus de nettoyage, annulation de vacances, plus rien… A 4 mois 1/2 de grossesse, ma gyné m’annonce que ces saignements sont dus à un placenta praevia et que je risque un accouchement prématuré et par césarienne.
Jamais nous n’imaginions la tournure dramatique que cela prendrait! Malgré tous les efforts pour que tout se passe bien, ma poche des eaux s’est percée à cause de tous ces saignements. Je pensais que malgré tout, qu’étant hospitalisée à ce moment, je parviendrais à garder encore quelques semaines le bébé dans mon ventre mais, cela n’a pas été le cas… J’ai accouché 3 jours après. La première semaine tout se passa bien, avec une assistance respiratoire de 25%. Puis, ses poumons se sont détériorés. Malgré tous les efforts du personnel hospitalier, les médicaments ont fini par affaiblir le cœur de notre petit bout et donc, 15 jours après sa naissance, nous avons dû tout arrêter car ce n’était plus que de l’acharnement thérapeutique et nous ne voulions pas qu’il souffre encore plus.
Son entrée dans le monde n’était pas celle que nous lui souhaitions. Nous espérons que là où il se trouve, il ne souffre plus. C’est une expérience très dure à vivre et qui chamboule toute une famille, le père, la mère, les aînés. Il faut apprendre à vivre avec çà tous les jours. Chaque jour qui passe est une épreuve!!! Vous recroisez des femmes enceintes, vous allez voir des amies qui viennent d’accoucher… Tout, même la chose la plus insignifiante, vous fait repenser à l’ange que vous avez perdu. On se sent coupable… Coupable de ne pas être arrivé au bout d’une grossesse comme Madame tout le monde, coupable d’avoir banalisé la chose,… Bref, on apprend à vivre au jour le jour sans savoir ce que demain nous réserve mais, on ne vit plus vraiment, on survit… Pour les enfants qui sont vivants et qui nous boustent… Cela fera 4 mois que nous venons de perdre notre petit ange… Nous vivons au jour le jour… Je voudrais simplement dire aux mamans à qui cela arrivent qu’il leur faut du courage et beaucoup d’amour… Que l’on ne doit refuser le soutien de personne et le soutien le plus important est celui de la fratrie!!! Courage à vous toutes!!!
Christine F.