Pour MARIN, notre bébé d’Amour

Nous voulions que tu saches combien nous t’aimons, notre séparation est très difficile. Tu nous manques tellement Marin, tu es et tu resteras toujours dans le coeur de ceux qui t’aiment.

On t’aime Petit Ange.

Ton Papa et ta Maman

Quelle joie d’apprendre le 3 février 2006, par un test de grossesse, que je vais être maman à 35 ans ; le futur papa, lui, est fou de joie à 30 ans.

La date présumée d’accouchement est prévue le 16 octobre 2006.

Ma première grossesse est belle, je me porte à merveille, mon ventre s’arrondit et je commence à sentir notre bébé bouger. Que du bonheur !

Le 13 juin 2006, visite chez mon gynécologue pour la 2ème échographie morphologique, j’étais dans ma 23ème semaine. Il décèle une anomalie sur le cœur de notre bébé. Nous devons passer un examen plus approfondi chez un cardio-pédiatre. Il nous confirme que le cœur de notre bébé a une grave anomalie. Il prend le temps de dessiner le cœur avec un bon fonctionnement théorique et ensuite, dessine celui de notre bébé. Il nous parle d’une cardiopathie congénitale de type hypoplasie sévère du ventricule droit, et qu’il existe une atrésie de la valve tricuspide. Nous avons beaucoup de mal à comprendre ces termes médicaux. Nous n’arrivons plus à nous concentrer, le rêve de devenir parents s’écroule ………… Nous ne voulons pas le croire et j’ai envie qu’il consulte à nouveau son petit cœur. Tout d’un coup, « les autres », ceux à qui ça arrive toujours, c’était nous. Nous sommes effondrés, très choqués.

Nous devions réfléchir sur l’Interruption Médicale de Grossesse proposée par le corps médical. La décision est difficile à prendre. Impossible pour Jean Marc et moi de voir notre bébé vivre dans cette souffrance et impossible aussi d’imaginer que nous devons nous séparer de notre bébé. Pourquoi traverser cette épreuve si douloureuse et si difficile ? Nos larmes cesseront-elles de couler un jour? Notre joie de vivre a été remplacée par la colère et la haine. La culpabilité s’installe, n’a-t-on pas le droit d’être Maman et Papa ? Nous avons pris le temps d’expliquer à notre petit bonhomme qui bougeait énormément dans mon ventre, de nous pardonner mais nous n’aurions jamais accepté, ni supporté de le voir souffrir.

J’ai accouché de toi, Marin, le 21 juin. Nous étions à la fois contents et malheureux de te voir ; tu es beau, tu dors paisiblement avec ta petite main sur ta joue. Nous t’avons couvert de baisers et t’avons dit combien nous t’aimions. Tu resteras notre premier Bébé d’Amour dans nos cœurs, aujourd’hui Marin nous sommes prêts à te donner un petit frère ou une petite sœur. Et nous savons d’ores et déjà que tu prendras soin d’eux, là ou tu es, aujourd’hui, et comme dit ton Papa, et il a raison : «plus rien ne peut nous arriver ». Tu es là, notre Ange avec nous pour la vie.

Nous voulions remercier nos parents, nos sœurs et beaux-frères, toute notre famille, nos amies et amis, Maryse Dumoulin ainsi que tout le personnel soignant de l’hôpital de Narbonne pour leur soutien, leur réconfort, leur écoute et leur compréhension.

5 mois après…. le temps nous a permis de nous reconstruire, nous avons du aller puiser au plus profond de nous même la force nécessaire afin de poursuivre notre chemin, la douleur est toujours présente mais notre étoile continue de briller.

Nous souhaitons que toutes les Mamans et tous les Papas confrontés à cette très dure et si douloureuse épreuve et si injuste, soient aussi bien entourés que nous l’avons été.

A Marin

Véronique et Jean-Marc , le 14 novembre 2006