Tout commence au mois de mai, j’ai un retard de cinq jours, cela fait sept mois que nous avons décidé d’avoir un enfant donc à partir du premier jour de retard mon excitation était là. Mon ami travaillait, il était environ 14h, je décide d’aller faire un test de grossesse qui se révèle positif. Je n’arrive pas à réaliser, je suis seule, je m’assois, je me dis que ce n’est pas possible, tous mes doutes sur la stérilité disparaissent, je suis enceinte, je vais enfin réaliser mon rêve… Il me faut attendre 22h pour l’annoncer à mon ami, je veux le faire de vive voix. Lui il ne voulait pas spécialement d’enfant tout de suite, s’ il le faisait c’était pour moi, mais à cette annonce il était heureux. Plus les jours passaient, plus il réalisait qu’il allait être père et plus il était heureux qu’on ait une partie de nous deux qui grandisse en moi. A la première écho où ce n’était qu’un petit pois, on entendit son cœur battre, là commença réellement l’attachement, on ne parlait que de lui. Mon ami avait peur de faire des projets, il prenait un peu de recul en me disant qu’il fallait tout de même attendre l’écho du premier trimestre mais c’était plus fort que nous, on en parlait tout le temps.
Puis vient cette fameuse écho le 26 juin 2008, nous étions excités mais j’avais peur, l’écho a duré plus de 30 min, par voie abdominale, ainsi que par voie vaginale, on le voyait bouger dans tous les sens mais c’était trop long, on se doutait bien que quelque chose n’allait pas. Il n’arrivait pas à mesurer la voute crânienne. Le radiologue nous a éjectés sans rien nous dire, j’étais à peine rhabillée et il nous a envoyé d’urgence chez ma gynécologue où le verdict est tombé : notre bébé avait une anencéphalie (absence de voute crânienne), il fallait subir une img car mon bébé n’aurait pas vécu après la naissance.
Là commence mon cauchemar, consultation chez divers spécialiste dont le Dr V qui a été pour nous quelqu’un de formidable, elle m’a soutenue, consolée et écoutée. Elle m’a également fait un prélèvement du placenta pour pouvoir étudier si c’était une malformation génétique (ça ne l’était pas). Puis vient le jour fatidique, je rentre en maternité le 4 juillet à 8h30 à 12 sem de grossesse, mon bébé est sorti à 23h30, ce fut la pire journée de toute ma vie, malgré que l’équipe soignante a été également formidable, très à l’écoute. Je n’ai pas pu le voir il était trop petit, j’étais sous morphine, je n’ai pas pensé à lui dire au revoir c’est mon plus grand regret, je l’aimais déjà tant, les larmes me viennent c’est très dur encore d’en parler car pour moi il était déjà là et je faisais ma vie par rapport à lui.
Le retour à la maison a été très difficile, encore maintenant j’ai beaucoup de mal à relever la tête, il me manque tant, mon petit garçon aurait du naître le 20 janvier et aujourd’hui nous sommes le 10, ce mois-ci est encore plus difficile que tous les autres car c’est réellement la fin de ma grossesse.
Je ne pourrai jamais t’oublier mon ange gardien.
A toi que j’aimerai toujours.
Janvier 2009