Mon amour, Elena née à 23SA

Je m’appelle Alexandra, j’ai 24 ans.

Tout commence quand je tombe enceinte pour la première fois, le 8 août 2014. Je l’ai appris 3 semaines après. Nous étions très heureux de cette nouvelle car c’était voulu. Cela faisait 3 ans et demi que nous étions ensemble avec mon compagnon et 9 mois qu’on espérait que je sois enceinte. La sœur de mon amoureux étant enceinte pour la première fois aussi depuis plus de deux mois on sait tous dit SUPER ce sera des cousins avec très peu d’écart. La grossesse se déroule bien. On déménage pour trouver un appartement plus grand. SUPER on en trouve un avec 3 chambres, et hop nous emménageons. Puis vient l’échographie du 3eme mois. Tout va bien, bébé n’a pas de souci. Le 4eme mois se déroule aussi bien. Nous commencions à faire des plans sur la comète, à imaginer sa chambre, à trouver des prénoms, on a même eu la poussette pour cadeau de noël. Je ne ressens pas spécialement de coups de pied, de sensations venant du bébé, etc.… On me dit que c’est normal, qu’il ne faut pas que je m’inquiète.

Le 30 décembre 2014 je suis à 22 SA et 3 jours, nous avons l’échographie du 5ème mois. On a parié entre nous car moi je pensais que c’était une fille et mon compagnon, un garçon. En aucun cas nous nous attendions à ce qu’il allait arriver… L’échographie se passe bien, nous sommes obnubilés par l’écran qui se trouve en face de nous. La sage-femme nous demande si on veut savoir le sexe. Bien sûr. Sans rien nous dire elle éteint la machine. Ces mots, que personne ne veut entendre, sortent de sa bouche… « Je vais vous dire quelque chose qui va être très dur à entendre». A partir de ce moment-là je n’écoute plus grand-chose, je suis en sanglots, mon cœur est brisé. Elle nous explique que notre bébé a une grave malformation qui est incurable, que le mieux pour ne pas qu’elle souffre toute sa vie serait de faire une interruption de grossesse. Elle nous donne RDV le lendemain matin avec un spécialiste, plus connaisseur de ce genre de maladie.
Le 31 décembre 2014, nous revenons à l’hôpital. Après une autre échographie avec le spécialiste, le verdict tombe, SPINA BIFIDA avec malformation d’Arnold Chiari. Mon cœur se déchire, je me décompose, je meurs de l’intérieur… La meilleure des solutions est de mettre fin à ces jours. On se dit « non il ne faut pas que je sois égoïste » mais c’est tellement dur de prendre une décision pareille. Nous décidons de faire l’IMG… Le prochain rendez-vous est une semaine plus tard avec une sage-femme et l’anesthésiste. Ça a été la semaine la plus longue de ma vie, en plus du passage de la nouvelle année qui a été horrible en entendant les «bonne année et compagnie »

Le 6 janvier 2015, rendez-vous avec la sage-femme et l’anesthésiste. Nous faisons tous les papiers administratifs pour l’IMG et le futur accouchement, car oui à plus de 22SA cela se fait par accouchement. Le 7 janvier 2015 au soir, je suis admise à l’hôpital. Les médecins passent me voir dans ma chambre pour me ré expliquer tout le déroulement de l’accouchement.

Le lendemain, 8 janvier, 8 heures du matin. Je suis emmenée au bloc. La péridurale m’est injectée, 2 fois, car il y eu un raté. Effet secondaire immédiat, baisse de tension, vomissements, etc… Les médecins me font une première piqûre dans le ventre pour endormir ma petite fille, et une deuxième pour arrêter son petit cœur, la plus dure des étapes pour moi, des pleurs, des sanglots m’envahissent… Ensuite prise de comprimé, CYTOTEC, pour dilater le col de l’utérus. Rien n’y fait, après plusieurs heures mon col ne se dilate toujours pas donc on ne peut pas percer la poche des eaux.

Ce n’est que lendemain, 9 janvier à 6h30 que les médecins réussissent à percer la poche des eaux, et cela grâce à des « bâtonnets » pour dilater le col, mis vers minuit. Après la nuit horrible que je viens de passer, sans injection de péridurale et des contractions intenses, la délivrance approche. Vers 11h15 je me réveille et ça y est je sens, elle est là, dans mon bassin… 11h45 elle est sortie… Nous sommes anéantis mais ce n’est pas terminé, vient le curetage… (La péridurale ne marchait que du côté gauche). Pour moi cela m’a fait horriblement mal, j’en ai fait une crise d’angoisse et une poussée de fièvre à 39°C. 30 minutes après l’accouchement on a pu voir notre Elena, belle malgré ces 24SA. Un moment très douloureux. Je remonte dans ma chambre vers 17heures.

Pendant toute cette longue épreuve, il est resté auprès de moi, lui, mon amour. Je ne lui en serais jamais assez reconnaissante ainsi que tous nos proches qui ont été là pour nous. Maintenant il faut se reconstruire, allez de l’avant et surtout ne pas perdre espoir d’avoir un enfant en bonne santé.

A toutes les mamans qui ont vécu cela, sachez que nous sommes de bonnes mamans. Celles qui ont décidé de souffrir à la place de leur enfant.

ELENA pour toujours dans notre cœur.

Alexandra