Maëlan

Maëlan notre bébé est parti à 22 SA, sans que l’on sache vraiment pourquoi.

Alain et moi vivons ensemble depuis octobre 2005, j’ai 34 ans et trois enfants de mon premier mariage. Alain a 42 ans et 3 enfants lui aussi dont il a la garde.

Avec tout ce petit monde à la maison, je ne prends pas le temps de réfléchir quand mon amour me demande de faire un enfant.. Un trait d’union de nos deux familles.

Une maternité espérée et désirée.

Fin Août, un retard de règles me fait penser que malgré les trois derniers mois infructueux, notre grand bonheur vient d’arriver.

En effet, nous attendons un bébé pour début mai 2007.

Tout va bien tout le monde est heureux à l’idée de cette naissance.

Fin octobre la première écho se passe bien, tout est normal aucun problème. Nous reprenons notre vie normale.

Nous nous marions le 9 décembre pour que notre bébé arrive dans une famille unifiée.

Nos amis nous offrent un voyage de noces du 7 au 14 janvier, Zut, la seconde écho doit avoir lieu le 9 janvier. Nous décalons la date et le nouveau rendez vous est le 26 décembre.

Nous fêtons Noël tranquilles, et préparons notre départ, où vont aller les enfants etc.

Le 26 décembre alors que nous avions comme mission de la part des enfants de rentrer avec l’information sur le sexe du bébé, nous nous retrouvons face un diagnostic vital de notre bébé très pessimiste. Il n’y a pas assez de liquide, « Oligo amnios sévère »

Le gynécologue me garde en observation 4 jours afin d’éliminer le risque de perte de liquide par fissuration ou rupture de la poche des eaux.

Il veut un second avis, il nous envoie au centre de diagnostic anténatal de Reims, rendez vous est pris pour le 3 janvier 2007.

Nous n’avons pas fêter la nouvelle année, elle est arrivée comme 2006 est partie.

Le couperet tombe donc à Reims il est à peu près 10h30 et l’échographe nous montre qu’il n’y a plus aucun mouvement cardiaque de notre bébé.

A ce moment là la terre s’ouvre sous mes pieds, mon mari et moi nous écroulons et le gynécologue nous explique comment la suite va se dérouler et les choix que nous avons à faire.

Il est déjà évident pour nous deux à ce moment là que notre bébé portera le prénom que nous avions choisi, qu’il figurerait sur notre livret de famille, et qu’il serait donc à jamais le septième enfant de la famille.

Le VSL nous ramène à la maternité de Troyes où l’on me garde, pendant 48 h on me donne des comprimés pour préparer le corps, les sages-femmes sont géniales, elles passent des heures à nous expliquer ce qui va se passer.

Vendredi 5 janvier 2007, à 9h30, je prends mes deux premiers comprimés de Cytotec pour déclencher l’accouchement. Les premières contractions arrivent très vite, puis à 14H la sage femme introduit les comprimés directement dans le col pour qu’il mûrisse. La situation me semble injuste je souffre pour ne rien avoir au bout, où trouver ma motivation ? Je descends en salle de travail vers 15h, les contractions sont de plus en plus fortes et je pleure de devoir mettre au monde mon bébé sans vie mon mari me dit alors : « où voudrais-tu être en ce moment ? » et je lui répond s: « en Bretagne » et à partir de ce moment là il me dépeint un paysage bien connu, avec les enfants qui jouent dans l’eau, les genêts au vent etc…. je me repose entre chaque contraction ; à 16h on me pose la péridurale, j’ai mal, je suis limite à tomber dans les pommes.

Elle ne fait pas effet à droite, la sage femme rappelle l’anesthésiste qui me réinjecte une dose. Là tout s’enchaine, j’ entends mon tout petit me dire : « Maman, viens avec moi, j’ai peur ! » je tourne mes yeux vers mon mari, qui tourne le dos au moniteur, et je vois mon rythme cardiaque descendre à 38 bpm. Là je pense : « je m’en vais avec mon bébé ». Mais je trouve la force de dire à mon mari : « regarde il faudrait appeler quelqu’un ! »

La sage femme agit très vite et je reviens à un rythme quasi normal assez vite, nous la rappelons car le bébé arrive.

Maëlan est né à 17h15, comme tous les enfants nés sans vie, il n’a pas eu droit à un acte de naissance mais à un acte d’ enfant sans vie. Alain souffre terriblement de cette négation de naissance, car bien que nous sachions que ça ne le ramènera pas Maëlan est bel et bien né !!!

Nous avons pu le voir mais pas le toucher car il était trop fragile ( 250g et 25cm)

Nous le pleurons tous les jours, ses obsèques ont eu lieu mardi 16 janvier puisque le laboratoire d’autopsie avait fini son travail.

Maëlan, mon tout petit, mon ange tu resteras toujours en moi, tu es une partie de ton père, je te retrouverai dans son sourire, dans ses yeux dès qu’il les posera sur moi. »

Valérie, Février 2007