Lucie et Mahée

Je souhaite vous faire parvenir le récit de notre combat que nous vivons, moi et ma femme, depuis 2 ans.

Vous pouvez bien sur le diffuser sur votre site afin que le plus grand nombre partage cette si douloureuse expérience, qui est parfois cachée, oubliée voire négligée par ceux qui ne l’ont jamais vécue. Malheureusement ce n’est que dans la douleur que l’on prend conscience que la grossesse ou la maternité peut parfois mal se terminer.

Nous avons perdu 2 bébés en 1 an d’intervalle :

– Lucie née sans vie à 20 SA le 02/08/11

– Mahée née sans vie à 21 SA le 07/07/12

Ma femme a déjà mis au monde 2 bébés. Mais la joie et le bonheur qui vont avec, nous n’y avons pas eu droit. On a plutôt eu la tristesse, la colère puis la résignation pour enfin garder l’espoir de pouvoir enfin donner la vie.

Notre livret de famille est déjà rempli de bébés partis trop tôt.

Pourquoi est-ce plus facile pour certains que pour d’autres ? Pourquoi nous ?

A 2 reprises nous avons annoncé la grossesse à nos familles, à nos amis. Personne ne s’attendait à une telle fin.

Accepter l’inacceptable. C’est ce que nous devons faire aujourd’hui.

J’ai accompagné ma femme dans ses pires moments. Tout va si vite. En 24 H elle est passée du statut de femme enceinte, future maman, à celui d’une maman qui doit dire au revoir à son bébé, qu’elle a senti bouger depuis des semaines, à qui elle a parlé, à qui elle aurait pu donner tout son amour…

Et la terre ne s’arrête pas de tourner (loin de là)…d’autres femmes accouchent, continuent de devenir mamans, sans le moindre problème ! Nous sommes spectateurs du bonheur (légitime) des autres. Comment ne pas leur en vouloir ? Comment ne pas souffrir de leur joie (trop) débordante ?

Nous ne supportons plus les futilités de la vie, nous voulons juste donner la vie. Est-ce trop demander ?

Les médecins nous répètent qu’il est encore possible. Ma femme doit avoir un cerclage afin de fermer son col. Nous gardons espoir car nous avons foi en la vie mais cela va être très dur. J’ai peur que notre entourage oublie ce que nous avons vécu. Nous ne l’oublierons jamais.

J’aime ma femme plus que tout mais je voudrais tellement qu’elle connaisse le bonheur d’être maman.

Je sais que nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Les témoignages de parents ayant réussi leur combat nous aident beaucoup et je les en remercie.

Guillaume, juillet 2012