Le 11 mars 2011 la surprise; sans attente tu es arrivée à l’intérieur de mon corps et de nos cœurs. Nous voilà ton père et moi les futurs heureux parents de toi mon amour.
Les trois premiers mois passent ; deux belles échographies nous montrent que tu es un peu plus grande que la moyenne, un peu normal quand on connait la taille de ton papa.
Le 7 mai on annonce à la famille que tu es là et que tu te développes très bien.
Le 2 juillet nous nous marions et là encore tu partages ce grand moment de bonheur.
On sait déjà que tu es une petite fille et nous commençons à choisir ton prénom.
La grossesse se déroule à merveille.
Je surveille mon poids, mon diabète (et oui on m’avait mis en diabète gestationnel alors que je n’en ai jamais fait) pour que toi notre bébé tu sois en pleine santé.
Mon ventre s’arrondit. Tu prends de plus en plus de place et tu donnes tes premiers coups. C’est normal je suis dans mon 5ème mois.
Arrive alors le fameux mois de novembre, mois de ta naissance présumée.
Papa finit avec acharnement ta future chambre pour que tout soit presque prêt quand tu arrives.
Moi je suis en congé maternité et j’essaie de me préparer à ton arrivée et de me reposer aussi.
Le soir du 3 novembre, papa s’était absenté et j’étais comme à mon habitude devant la télé lorsque j’ai ressenti une douleur atroce du coté droit au niveau du bas ventre.
Je me suis dit peut être les premières contractions qui sait.
En tout cas la douleur se passe, papa rentre et nous allons nous coucher.
Le vendredi 4 novembre, pleine d’angoisse, je dis à ton père par téléphone que je ne suis pas rassurée et qu’il faut qu’on aille à la maternité.
Toi ma petite sirène qui bougeais tant et tant tu ne bouges plus.
Et moi ta mère je savais que tu n’étais déjà plus avec nous.
A 14h30 me voilà donc à la maternité, personne dans les couloirs.
Je passe donc très rapidement et là on me met sous monitoring pour absence de mouvements fœtaux.
Et là je ne sais pas combien de personnes on essayait d’entendre ton cœur 4 ou 5 peut être. Mais je voyais bien qu’il ne trouvait rien et que le seul cœur qui battait c’était le mien.
Alors là une sage femme d’un âge d’expérience on va dire cela comme ça me dit que nous allons faire une échographie.
En deux minutes on m’installe elle passe son appareil et là sans aucune retenue ni aucune forme cette femme me dit « je pense que c’est clair le cœur ne bat plus ».
Là en deux secondes ce que je redoutais le plus est arrivé.
A moitié assommée je me retrouve à devoir appeler ton papa, tes grands parents et je me sens comme dans un état second.
Entourée toujours de cette équipe médicale on me place dans une chambre pour voir si le travail a commencé.
Là une gentille jeune sage femme essaie de compatir à notre douleur me disant que dans sa famille elle avait eu à vivre la même chose, alors oui à ce moment là ça ne m’a pas aidé mais en tout cas je revois encore son doux visage compatissant.
Nous sommes donc placés en chambre pathologique au premier étage. Il est vendredi fin d’après midi.
On nous laissera tout seuls jusque samedi midi.
Là on nous annonce que je vais être déclenchée.
Puis on nous descend en salle de travail et là pour nous accompagner une jeune gentille sage femme nous explique comment cela va se dérouler. La pose de la péridurale se fait normalement et le travail se fait. Il est 14h30. Les heures défilent, les contractions s’accentuent. On me perce la poche et là cela va de plus en plus vite. Il est 19h30 quand mon col est enfin à 7.
Là changement d’équipe une nouvelle sage femme tout aussi jeune nous prend en charge.
Elle aussi une petite perle.
23h30 cela s’accélère on me dit que l’accouchement est imminent.
Elle fait donc rentrer sa collègue, avec comme je pourrais dire plus d’expérience.
Cette deuxième sage femme devait t’emmitoufler mon amour et t’habiller avant que l’on te voit.
Je commence donc à pousser et là psychologiquement et physiquement abattue je n’y arrive pas.
Ton père m’aide, il est extraordinaire. La jeune sage femme fait de son mieux pour m’aider et me motiver.
J’essaie donc de faire de mon mieux en pareille circonstance.
Et là la deuxième sage femme nous dit ce n’est pas comme ça que l’on pousse.
Alors là j’avais envie de lui dire mais si t’es pas contente fais le ; si c’est si facile pour toi fais le.
00h06 tu arrives toi notre fille KIM.
On découvre alors ce qui t’a empêché de venir à nous. Une double circulaire du cordon ombilical, plus main plus bretelle.
Quelle douleur de savoir que tu es partie à cause de ce fichu cordon.
2h10 nous retournons en chambre et chaque jour depuis nous faisons face à ton absence.
On essaie de te rendre hommage en continuant à vivre comme on le peut au mieux.
Tu es et tu resteras à jamais dans nos cœurs.
Tout ce que nous faisons nous le faisons avec toi.
Tu as fait de nous tes parents et tu resteras à jamais notre premier bébé d’amour
A toi notre fille KIM.
Delphine et Julien, mars 2012