Interruption Medicale de grossesse à 15 SA

Je m’appelle Morgan j’ai 19 ans,

En Mars 2008 j’apprends que je suis  enceinte, nos situations à mon ami et moi nous permettaient de garder cette enfant, donc nous décidons avec l’accord de mes parents et notre entourage de garder ce bébé.

La première écho, tout s’est bien passé, le bébé n’était encore qu’un petit haricot.

En attendant la prochaine écho, je me plains à mon copain que je ne me sens pas bien, je ne suis pas sereine, je ne sais pas pourquoi , lui me disait que je me faisais des films.

Un soir, j’ai rêvé de mon bébé, c’était un garçon et je le tenais dans mes bras, et là j’ai ressenti ce qu’une mère peut ressentir en tenant son bébé, son amour dans ses bras, mais le rêve s’est bizarrement transformé en cauchemar.

A ma deuxième écho, j’étais avec mon ami. Ce jour là, le bébé commence à bouger et on peut distinguer tout ces membres, ces petites mains, ces petits pieds, tout.

Nous avions tous les 2 un grand sourire en voyant notre amour sur l’écran jusqu’à ce que la femme qui me faisait l’écho me dise qu’il  a une anomalie au niveau du cordon ombilical, elle me parle d’omphalocèle je n’avais jamais entendu ce mot auparavant.

Elle me dit qu’il est assez important face à la petite taille du bébé.

Elle m’envoie dans un très bon hôpital, je commence à faire plein d’analyses, une autre écho qui officialise cette anomalie. Le médecin nous propose d’examiner le dossier lors d’un staff ou tous les formes médicales se réunissent, chirurgiens, pédiatre etc…

La décision fut prise, il m’ont conseillé d’interrompre ma grossesse, l’omphalocèle était trop importante même si on pouvait l’opérer à la naissance.

Je fus très bien entourée dans cet hôpital, le médecin m’a expliqué ce qui allait se passer, on me parle  d’amniocentèse, de péridurale et d’accouchement, je n’en revenais pas, je ne pouvais accepter en tant que femme d’accoucher pour que mon bébé meure ensuite.

L’amniocentèse s’est bien passée même si c’est assez impressionnant pour moi qui ai peur des hôpitaux.

Le 25 juin 2008, j’entre à l’hôpital a 8h30, on me met dans une chambre avec mon ami, une infirmière se présente, elle me fait une prise de sang et me donne une robe de chambre pour monter dans la salle d’accouchement, nous attendons des heures.

A 11h30, quelqu’un vient me chercher dans la chambre, je laisse mon ami sans savoir combien de temps ça va prendre.

Je rentre dans la salle d’accouchement, je rencontre la sage femme qui va m’aider, je peux dire que ça été un amour, elle a fait monter mon ami pour qu’il soit avec moi, je l’avoue je ne voulais pas qu’il reste pour l’accouchement.

Un médecin est venu me poser la péridurale, mon ami et la sage femme m’ont aidée à me mettre en position, puis avec une infirmière la sage femme me mit un médicament pour que le travail commence.

J’étais très fatiguée, dépitée, heureusement que mon ami était là, sans lui je crois que je n’aurais pas pu tenir le coup, nous attendons que les contractions commencent.

La sage femme nous dit que cela peut prendre des heures. Je priai pour que ça se fasse le plus vite possible.

Les contractions ont commencé j’ai appuyé sur le bouton de la péridurale pendant un moment puis j’ai arrêté malgré la douleur, peut-être parce que je voulais ressentir les douleurs car je me sentais coupable. Pendant des heures je vomissais apparemment à cause de la péridurale.

Vers 17h je sens un liquide, je regarde sur la couche qu’ils m’avait mise, mon ami un vrai amour me change la couche, ma féminité en a pris un coup. L’infirmière arrive elle me regarde, le col s’est un peu dilaté elle me touche et d’un coup la poche des eaux sortit. Il fallait attendre la sage femme qui était déjà sur un autre accouchement.

A 19h elle arrive on me dit que c’est le moment, toute l’équipe se réunit et se met en place, ce fut impressionnant, j’étais terrifiée mais je voulais être courageuse devant mon ami.

On me dit de pousser, je pousse, une larme coule de ma joue je serre la main de mon ami, en même pas 5 minutes ce fut terminé.

A ce moment là je ne voulais pas voir mon bébé mais nous avons voulu savoir son sexe, c’étais un garçon, j’ai cru m’effondrer mais je ne pouvais pas devant toute ces personnes.

Je n’oublierai jamais cette sage femme et son équipe.

Je suis resté la nuit à l’hôpital seule dans ma chambre, je me suis délivrée de toute mes larmes, j’en criais tellement la douleur était forte.

Nous sommes le 9 Août , mon ami m’aide à survivre mais je ne peux vivre sans remords sans penser une seule fois à mon fils, mon sang, ma chair, tout s’est effondré autour de moi. Et un énorme regret qui restera à jamais toute ma vie c’est de ne pas avoir tenu mon amour dans mes bras pour lui dire au revoir.

J’aurais été prête à donner ma vie pour qu’il se porte au mieux.

Nous n’avons pas eu le temps de lui trouvé un prénom alors je l’appellerai Amour.

A toi Amour de ma vie, repose en paix mon ange.

11 août 2008