Bonjour,
je me présente, Stéphanie 26 ans en concubinage avec Samir 31 ans depuis 6 ans.
Nous sommes parents ange d’un petit garçon prénommé Éden né le 5 mars 2014 à 23h07 suite à une IMG. Je vais vous raconter notre histoire enfin son histoire.
Je suis tombée enceinte le 2 Octobre 2013. Je suis de 3 SA, suite à ma 3ème FIV (fécondation in vitro), quand j’ai su que j’étais enceinte. Je n’y croyais pas trop car mon taux d’hormone de grossesse était hyper bas : 17UI mais tous les 15 jours il doublait ce qui me rassurait, mais je restais sur la réserve bien sur car j’avais déjà subi une Fausse Couche le 11 juin 2012. Cette date m’a un peu marquée car j’ai eu une hémorragie suivie d’un curetage. Me voilà de 5 SA je fais un petit séjour aux urgences car hyper mal aux reins et vu mon parcours, j’avais hyper peur du coup j’ai préféré me rassurer, rien de grave c’était une sciatique.
Me voilà Mi-novembre, j’ai eu le top à ma 1er écho car en parcours de FIV on fait une écho à 7 SA. Tout va bien la petite crevette est bien placée, la gynécologue me donne tous les papiers à faire : la prise de sang pour la T21, la totale des prise de sang plus un nouveau rendez-vous pour la nouvelle écho.
Tout ce passe bien sauf que je suis beaucoup malade et beaucoup stressée. Du coup direction le médecin en même temps on fait la déclaration de bébé pfff enfin ça commence à se concrétiser on n’est pas loin du bonheur auquel on rêvait. Donc je repars avec la déclaration et de l’homéopathie pour les nausées et les stress, plus gaviscon pour les aigreurs d’estomac rien de bien méchant.
Entre deux je retourne aux urgences car je perds du sang, stress total, j’arrive aux urgences, on me fait une écho et une visite tout va bien j’ai juste un ectropion, rien de bien méchant me dit le gynéco, ça arrive souvent et vu mon dossier il comprend mon stress. Donc il me prévient que si je stresse ou si je fais trop d’efforts je saignerai un peu.
Me voilà à 3mois Jour J de ma visite pour la T21 à l’écho le médecin me dit que tout va bien bébé est en bonne santé etc, Mais moi je lui ai demandé si je n’avais pas d’hématome au niveau du placenta comme à ma première grossesse, du coup le gynéco vérifie : il me dit si, mais il est minuscule, du coup d’habitude il ne le précise pas pour ne pas inquiéter la maman, Je ressort contente car elle nous dit le sexe notre rêve. On était aux anges un garçon. Puis on part faire la prise de sang de la T21.
Puis en sortant je fais mon dossier de maternité, je prends tous les rendez-vous avec la sage-femme la gynéco.
A ce moment-là je suis la plus heureuse, on l’annonce à tout le monde. On commence à faire du repérage mais sans acheter.
Les fêtes passent et on se disait : punaise l’année prochaine on fera notre Noël avec notre loulou notre bonheur.
Nous voilà début janvier, je suis de 4 mois et là c’est la catastrophe. Ma belle-sœur est passée à la maison mais …. elle m’a laissé un cadeau : la gastro ! En soi, ce n’est rien de bien méchant mais étant enceinte je ne savais pas que les nausées et la diarrhée étaient doublées moi, qui depuis le début de ma grossesse, je ne mangeais que de la salade et des pâtes car rien ne passait, là j’étais gâtée. Chéri malade moi malade mais à force de vomir, je contractais trop du coup ça me faisait des saignements donc direction les urgences à 2 heures du matin…. le médecin fait l’écho, bébé va bien, il dormait ça ne le gênait pas lol ! retour à la maison avec le traitement nécessaire.
Fin janvier j’ai refait un petit séjour aux urgences car j’ai l’impression que je perdais du liquide. J’avais peur que ce soit la poche qui s’était fissurée mais apparemment non, c’était juste des pertes. Du coup écho : la marraine est aux anges, elle voit son filleul, nous aussi. Elle vérifie la tête me dit tout va bien.
Nous voilà début février 2014 Bébé bouge mais je suis hyper angoissée car je suis à 15 jours de l’écho morpho j’avais peur de cette écho (on comprend mieux pourquoi) car je me disais que c’était l’écho où l’on voit tous les problèmes de bébé même si on me rassure je ne le suis pas pour autant.
Et voilà nous y sommes ! Nous sommes le 19 Février à 8h30. Le stress est au plus haut, son destin se joue là. Je me souviens de ce jour où ça a détruit ma vie à tout jamais.
Ma belle-sœur et venue avec nous. La sage-femme nous reçoit et me dit que par contre chéri et ma belle-sœur devront s’échanger pendant l’écho. Tout va bien bébé fait des galipettes, tient son pied fait voir son quiqui à notre plus grand bonheur. Il a tout où il faut. Et la sage-femme s’arrête au niveau de la tête et me dit : elle voit rien. Je ne comprenais pas ce qu’elle disait, pour moi c’était normal. Mais elle veut l’avis du professeur, du coup on passe dans sa salle à lui et il fait rentrer ma belle-sœur, ce qui était bizarre pour moi mais je ne fais pas attention.
Elle s’assoit à côté de moi, chéri au pied et il fait l’écho puis s’arrête brusquement et là, il me dit « je vais être franc avec vous, votre fils sera handicapé ». Je vois chéri et ma belle s’effondrer, moi je ne réalise pas car je le vois bouger, je le sens, c’est impossible, et puis il me demande si on a un lien parenté. Je dis non. Il me dit « je ne comprends pas, votre bébé n’a pas ce syndrome ». Il va chercher les résultats de la T21 il me dit qu’ils sont bons. Il appelle son confrère pour qu’il s’occupe de moi car lui ne sera pas là et puis je vois mon mari ma belle-sœur qui pleurent car eux réalisent. Je vois encore cette étudiante qui pleure. Puis en me relevant, je sens mon fils bouger et je me mets à pleurer puis j’appelle ma mère pour lui expliquer. Ma mère me dit de ne rien signer on va demander un contre avis.
Puis voilà le gynéco qui va s’occuper de moi pendant cette période. Il nous prend dans une salle mais je n’écoute pas ce qui se passe ni ce qui se dit. Je demande juste une chose, qu’on me retire ce que je ne peux pas avoir, sauf que le gynéco me dit qu’il peut pas le faire car je suis à presque 6 mois et que c’est impossible car pour une prochaine grossesse il y aura des risques de prématuré de fausse couche etc… donc il m’explique que avant je dois réfléchir à ce que je veux faire, que mon dossier passera en commission le mardi, que je devrais voir un neuro-pédiatre pour nous expliquer le problème de notre bébé. En attendant je rentre chez moi puis je retourne voir mon gynéco de ville (et familial) qui exerce dans une clinique mais là quand il fait l’écho et me dit : « Tu sais Stéphanie, je ne peux pas contredire la sage-femme ni le professeur car le problème est trop grave, les ventricules sont dilatés 23mm et il y a trop de liquide. Je suis effondrée…
En rentrant à la maison tout le Week-end j’ai cherché des témoignages sans espoir. J’ai appelé l’hôpital Necker à Paris, pareil … le résultat n’est pas bon ils ne peuvent rien faire, 6 mois de grossesse c’est trop tôt dans la grossesse.
Nous voilà Mardi 25 Février, j’attends l’appel. Que c’est long, je parle à mon fils, je lui dis de tenir bon, qu’on l’aime etc. J’appelle à Midi le gynéco il me dit que la commission n’est pas finie et qu’il va m’appeler.
Il est 16h, le téléphone sonne, mon cœur bat et je décroche. Et là le gynéco me dit qu’ils ne peuvent rien faire c’est trop avancé. J’ai rendez avec le neuro-pédiatre et que je devrais donner mon accord à elle.
Jeudi 27 février 2015 Jour de notre rendez-vous avec le neuro-pédiatre. L’oncle de chéri nous accompagne. Quand le médecin nous reçoit il y a un couple avec un enfant handicapé qui sort (vous comprendrez pourquoi je parle de cette famille). C’est à notre tour, voilà le médecin nous explique que notre bébé souffre d’une hydrocéphalie sévère, 3 et 4 ventricules sont dilatés entre 20 et 23 mm et que le cervelet ne développe pas. L’eau ne s’évacue pas de sa tête. Du coup chéri lui demande si notre fils sera comme cet enfant qu’on a vu sortir, elle nous a répondu que cet enfant a la chance de vivre et manger avec ses parents. Puis continue sur son explication en disant que Éden peut mourir, qu’il ne passera pas par le bas, césarienne obligée, qu’il y a des gros risques pour moi dus a son problème car il aura une grossesse tête et que si il survit par miracle, il sera branché il sera alité à vie qu’il ne vivra pas avec nous etc…
A ce moment-là je caresse mon ventre en le sentant bouger et j’ai dit on stoppe tout ( je pense que à ce moment-là, j’étais égoïste car je n’ai pas pris l’avis du papa même si je savais qu’il pensait comme moi )car je ne veux pas le voir souffrir plus ; Elle nous explique la procédure de l’accompagnement thérapeutique jusqu’à son dernier souffle après l’accouchement mais que ça va être dur. Chéri veut ça et moi je ne veux pas car je ne veux pas qu’il suffoque pour respirer. Ça m’est insupportable donc j’explique à chéri et il est d’accord.
Ce Week-end là j’ai dormi chez ma belle-sœur car elle ne voulait pas qu’on reste seuls. Mais elle nous emmenait avec eux aux jeux pour enfants. Ça m’a mis un coup au moral. Car je me suis dit que jamais on aura la chance de le voir jouer, de le voir grandir jamais il nous dira maman papa… mais bon je ne le montre pas.
La fin du parcours...
Me voilà Lundi 3 Mars j’ai rendez-vous à la maternité pour finaliser les papiers ma belle-sœur est toujours présente avec nous mais c’est une vraie madeleine malgré la douleur que je ressens, je reste forte pour mon fils car je le fais pour son bien et que je ne le fais pas pour moi. Je signe le papier pour l’autopsie car je veux savoir pourquoi je signe le papier pour faire l’acte pour arrêter le cœur de Éden puis je monte au service pour prendre les 2 cachets pour commencer le médicament. En sortant de l’hôpital je m’effondre je me dis « Ça y est, on ne peut plus faire marche arrière… ça sent la fin ».
Je rentre à l’hôpital du Mardi 4 Mars 2014 il est 16h je ne me sens pas bien : la sage-femme m’installe, me donne 2 cachets de cytotec, prend ma tension etc… mais les cachets je ne les supporte pas, je ne fais que vomir. Au soir je dois me laver avec de la bétadine pour le lendemain pour le bloc. Je pars au dodo chéri est avec moi pour le long du séjour.
Mercredi 5 Mars 2014
Il est 7h quand je descends au bloc pour la pose de la péridurale, il me refont une écho et me disent que le problème a encore évolué (là je me dis j’ai fait le bon choix) puis ils m’endorment pour pas que je vois l’acte pour arrêter le cœur c’est le moment de chéri. 10 Minutes plus tard je me réveille il m’explique que le col n’a pas bougé et qu’ils m’ont installé des tiges de coton pour faire bouger le col.
Je remonte en chambre, la péridurale fait pas effet donc l’anesthésiste m’a mis de la morphine, puis je supporte jusqu’au soir où je n’en pouvais plus la sage- femme m’a fait un contrôle et me dit que je suis ouverte de 6 doigts donc téléphone en bas au salle d’accouchement, puis le brancardier vient me chercher et me descend, la gynéco m’installe, m’explique ce qui va se passer après l’accouchement.
Puis voilà, j’ai mis au monde un Beau bebe Prénommé EDEN à 23h07. 710gr d’amour 51 cm de beauté.
Je l’ai vu après l’accouchement du jeudi, non car il avait l’autopsie je l’ai revu, vendredi samedi dimanche et le Lundi. J’allais le voir tous les jours jusqu’à l’enterrement.
Le mardi 11 mars 2014 il y a eu l’enterrement au carré des anges de la maternité on lui a fait le plus beau au revoir qu’il méritait.
Puis 2 mois après j’ai refait un enterrement car le cercueil de la maternité était juste lamentable donc j’ai racheté un cercueil digne de mon fils avec sa concession.
L’ APRES ….
Je vis au jour le jour mieux maintenant (30 octobre 2015) au début j’allais toutes les semaines au cimetière. Ça a duré 6mois puis la c’est tous les 15jours ou 1 mois maxi car après le manque se fait dur.
J’ai repris le travail tôt , j’ai été suivie pendant 7 mois par une psychologue qui m’a fait du bien. J’ai fait un cahier où j’écris tout ce que je ressens, j’ai écrit tous les jours la 1er année, maintenant moins sauf quand je ressens le besoin. J’ai fait une boite à souvenirs avec ses 2 ensembles que son arrière- grand-mère lui a offert. Oui il y a ce cahier, ses photos etc…. dans ma chambre, chéri m’a offert pour ma fête des mères une toile cirée avec sa photo. Dans mon salon j’ai une étagère avec un ange et une bougie faits en sa mémoire et un cadre où il a ses effets personnels, sa 1ère écho, son bracelet, ses empreintes et sa chaîne.
Je fais tout en sorte pour remonter la pente même s’il me manque tous les jours chaque seconde je pense à lui et je me dis que j’ai fait le bon choix car je ne voulais pas qu’il souffre.
A l’heure d’aujourd’hui je me bats pour lui faire un petit frère ou une petite sœur même si la peur est là. Je me battrais pour ma plus belle Étoile.
Je me dis ce que je vis n’est pas un cas isolé que ça arrive à n’importe qui et qu’une grossesse n’est pas sans risque. Et que c’est notre destin, on ne peut rien changer, Malgré que j’en ai voulu à la terre entière car on se dit pourquoi lui ? Pourquoi nous ? Si il était là, on ferait ça et ci … Et si il était là, comment on aurait fait avec son problème ?.
Si j’ai bien une chose à vous dire, c’est de faire votre deuil comme vous le sentez, n’écoutez personne vivez comme vous le voulez. Vous seul savez comment avancer avec beaucoup de courage et de volonté,
Paroles d’une maman ange