Ce soir j’ai embrassé mes 3 enfants.
Ce soir j’ai comme toujours une pensée pour mes 5 enfants.
Ce soir je vois mon premier garçon Charles, 8 ans, pour lequel la grossesse de ma conjointe s’est très bien passée et a fait de moi un papa heureux.
Ce soir je pense encore à Mila pour qui nous avons du effectué une interruption médicale à 4 mois de grossesse en Mars 2017.
Ce soir je pense encore à Gary, pour qui nous avons appris le décès à l’échographie du deuxième trimestre, à cause du parvovirus b19, en Septembre 2017, 6 mois après sa sœur.
Ce soir je vois Adam 2 ans et demi, né en Septembre 2018, un petit garçon plein d’entrain, qui m’a permis d’espérer pendant 9 mois et de voir que les barrières de la douleur et de la peur sont surmontables.
Ce soir je vois Rachel, 1 an, ma petite bébé surprise, qui permet de montrer que la vie prend sa revanche et aussi une longueur d’avance, en décidant toute seule, quand elle le souhaite.
Ce soir je pense à tous ces parents endeuillés, dans leurs tourments, leurs questions, leurs solitudes, leurs tristesses.
Sans leurs enfants que l’on a arraché à leurs bras, à leur amour.
Laissant un vide comblé par l’injustice, la peur, l’incompréhension et la colère.
Je leur dis que dans nos heures les plus sombres, un genou à terre n’est pas une fin en soi.
Je leur dis que la route peut être longue, encore plus cruelle, peut être.
Mais que malgré l’acharnement du destin que moi et ma moitié avons subi, le menton relevé, nous avons espéré, nous avons affronté, nous avons aimé, nous avons gagné.
Nous avons perdu 2 parties de nos âmes, nous y pensons, nous pouvons pleurer, mais je veux que ces parents sachent que dans la nuit sombre, la petite lueur deviendra un rayon de soleil bienveillant.
Pierre-Marie