Je ne sais pas par où commencer.
J’ai donné naissance à mon premier enfant Arthur, lui et moi avons du nous accrocher pendant toute la grossesse.
C’est grâce à ce petit être et à sa force que j’ai pu faire preuve d’une si grande patience moi qui n’en ai que très peu habituellement…
L’annonce de la grossesse a été pour mon conjoint et moi une vraie bénédiction, nous étions prêts, heureux d’accueillir ce trésor. Il représente un prolongement de nous et de notre amour.
Dès les premiers mois il y eu des complications nécessitant d’arrêter de travailler, puis les problèmes et l’angoisse se sont enchainés.
Au moment de l’échographie morphologique notre petit monde et nos projets se sont effondrés, nous avons su que notre petit Arthur avait une grave malformation cardiaque, selon certains médecins, sans beaucoup d’espoir.
Qu’à cela ne tienne, mon fils s’accrochait et ne demandait qu’à vivre, nous en avons fait de même. Nous avons décidé de prendre un second avis dans un grand centre, le cœur plein d’espoir nous avons été rassurés; selon les médecins deux opérations suffiraient à lui réparer son petit cœur. Nous étions prêts à tout affronter pour lui et à être à ses cotés à chaque instant.
Puis des doutes quant à l’origine de cette malformation se sont formés dans la tête des médecins, s’en est suivi une multitude d’examens, amniocentèse, IRM fœtale, ponction de liquide…tout revenait normal. Mon conjoint nous portait à bout de bras dans cette épreuve tandis que je profitais de chaque instant avec mon trésor dans le ventre. Lui et moi en totale fusion. Il n’y avait pas de raison de penser que notre chéri ne se trouverait pas dans quelques mois dans nos bras…et puis un mois avant sa naissance nous avons vu qu’il tenait ses petites mains fermées…
A sa naissance on nous a annoncé le pire, qu’il porte en lui un syndrome qui l’empêche de respirer correctement et qui le prédestine à un avenir incertain, nous étions désemparés.
J’ai alors passé les 3 plus beaux jours de ma vie : sentir la vie passer en soi, donner naissance à la chair de sa chair. Faire enfin la rencontre de cet amour qu’est Arthur, ça n’a pas de prix. Malgré la souffrance que tu as enduré, tu t’es battu comme un lion mon trésor, moi j’étais une louve, je voulais juste ton bien-être que personne ne te touche, ne t’embête, que nous restions ensemble notre famille toi et ton papa que j’aime tant.
Tu m’as montré en posant ton regard sur moi à quel point la vie peut être belle dans chaque chose qui nous entoure malgré la difficulté de celle-ci .
Ton regard si tendre, ton petit duvet sur le corps ; je n’oublie rien et je n’oublierais jamais la chaleur de ton corps contre le mien et la fierté d’être ta maman à tout jamais.
Tu es parti dans nos bras, tu étais serein entre nous, à écouter tes petites musiques avec lesquelles je t’ai bercé pendant 9 mois…nous, nous avions le cœur arraché à l’idée de te voir t’envoler et de prendre cette décision…
Aujourd’hui j’ai de la colère, de la haine contre tous ces médecins, contre ce système et dire que moi-même je travaille dedans quelle ironie du sort…
Nous sommes accablés de chagrin chaque jour passé sans toi, un jour nous nous retrouverons mais en attendant je veux que tout le monde sache que nous avons eu un magnifique petit garçon, que tu est né mon fils, mon petit Arthur .Tu resteras toujours mon premier enfant ,je passerai le reste de ma vie à me battre pour que personne ne t’oublie, pour que l’indifférence des uns, la maladresse des autres, et la bêtise de beaucoup ne s’effacent que parce que je parlerai de toi très souvent mon trésor.
J’espère un jour que tu seras l’étoile qui guidera ton petit frère ou ta petite sœur, en tout cas nous parlerons avec fierté de toi.
L’attente des résultats de l’autopsie est longue et inquiétante pour notre avenir, et la vie sans toi est insoutenable.
Je m’accroche à voir en chaque belle chose de la vie une marque de ton passage ou une volonté de ta part comme faire apparaitre un rayon de soleil dans notre jardin, une fleur, un rire ou bien la petite mésange qui vient nous voir tous les jours en ce moment. C’est peut être toi mon trésor ? Mon petit piou piou avec ton doux duvet… J’espère que tu es bien la haut à faire du vélo sur les nuages comme dirait ton papa.
Ta maman qui t’aime tendrement. Je t’aime.