Voilà l’histoire de mon petit Diego qui n’a vécu que 15 jours alors qu’il avait toute la vie devant lui ; mais quelques personnes d’une équipe médicale lui ont volé cette chance de VIVRE !
Tout a commencé le 6 juin 2003, date à laquelle j’ai su que j’étais enceinte. ça a été une grande joie, d’autant plus que nous attendions cet enfant avec impatience. Mon conjoint a dû lutter contre un cancer en 2000 avec un protocole de chimiothérapie, ce qui l’a rendu stérile pour 3 ans.
Donc nous sommes fou de joie ; la grossesse se passe a merveille et l’accouchement est prévu pour le vendredi 20 février 2004.
Mon petit garçon a toujours été très actif dans mon ventre et lorsque le dimanche 15 février 2004 je ne l’ai plus senti bougé toute la journée, j’ai eu très peur.
A 17h nous sommes donc partis mon mari et moi à l’hôpital de Gonesse dans le 95, pour me rassurer.
A notre arrivée, on m’a placé sous monitoring pendant une heure et les sages-femmes ont constaté que le cœur du bébé battait normalement. Une élève sage-femme m’a fait un touché vaginal. Elle m’a fait terriblement mal. Selon les sages-femmes tout allait bien, et le col n’avait pas bougé par rapport à la semaine précédente ; elle m’ont donc renvoyé chez moi.
Mais le soir même, en arrivant chez moi, j’ai commencé a ressentir des contractions, et je me suis rendu compte que j’avais également des saignements.
Nous sommes donc reparti pour la maternité.
On m’a placé à nouveau 1 heure sous monitoring et on a décidé de me garder car selon la sage femme, l’accouchement était pour cette nuit.
On me monte dans une chambre et me mets sous perfusion. On me donne un comprimé pour calmer les douleurs des contractions mais rien n’y fait j’ai toujours aussi mal.
Vers 2h00 du matin, une infirmière vient me voir et me donne du Nubain (morphine) par intraveineuse. Ouh ! Ça calme ! Elle me place sous monitoring pendant quelques minutes : rien à signaler, tout va bien.
A 6h30 du matin je recommence à sentir les douleurs alors je me lève et je vais jusqu’au bureau des infirmières. Elles me disent d’aller me recoucher, qu’elles vont venir me voir.
Ce n’est qu’à 7h30 qu’elles arrivent. Elles me branchent le monitoring et là le cœur du bébé ralentit à chaque contractions. Une heure plus tard, à 8h45 on me descend en salle de travail. Je tombe sur une sage femme qui me dit qu’elle a finit sa garde et qu’elle doit rentrer chez elle. Elle prend quand même le temps de rester avec moi pendant la péridurale. Parlons-en de la péridurale : 2 anesthésistes vont s’y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à la poser !!
Vers 10h00, une autre sage-femme prend la relève. Je précise que le cœur du bébé ralentit toujours à chaque contractions.
A 10h30 la sage femme se rend compte que le liquide amniotique est teinté. 1 heure plus tard, elle met en place une amniofusion (cela consiste à introduire une sonde dans la poche des eaux afin d’y introduire un serum pour essayer de rendre plus clair le liquide amniotique.
Mais vers 12h30, la sage-femme se rend compte que le liquide amniotique à viré à la couleur « purée de pois ». Elle me dit qu’elle va aller chercher le médecin car elle pense qu’il faut me faire une césarienne.
A 13h10 le médecin arrive et me propose la césarienne ? Je lui réponds que je suis d’accord puisque c’est nécessaire.
Mais le bloc est occupé et je dois « attendre mon tour ».
Mon enfant ne viendra au monde qu’à 13h48. Je ne l’entends pas pleuré. Je demande à 3 reprises pourquoi il ne pleure pas, on finira par me répondre que ce n’est rien « on l’emmène en pédiatrie quelques heures et on vous le ramène ensuite ».
Je sais maintenant (en consultant le dossier médical) que Diego était en état de mort apparente, le test d’Apgar étant de 1 à une minute, puis 4.
Mon fils est transféré au soins intensifs jusqu’au soir. À 23h00, il est transféré dans un autre hôpital. Le lendemain après-midi, le mardi 17 février, il est à nouveau transféré vers un autre hôpital à Paris.
Ce mardi je suis enfin autorisé à aller voir mon bébé en ambulance.
A notre arrivée le médecin qui a pris en charge Diego nous explique la situation : souffrance fœtale aigüe, inhalation importante de liquide amniotique méconial ; c’est-à-dire que Diego pendant tout ce temps dans mon ventre à été en souffrance, a éliminé son premier caca, le méconium. Cette substance a été se loger tout au fond de ses bronches et ses poumons sont collés et ne peuvent donc pas fonctionner. Il est sous respirateur à 100 %. Mais le pire reste à venir : il convulse !! Le médecin nous informe que cela veut dire que le cerveau a souffert d’un manque d’oxygène et qu’il va sûrement y avoir de graves lésions cérébrales !
Je suis sous le choc, aucune réaction. « On m’a fait une césarienne il y a 27 heures, je n’ai pas vu mon bébé et vous m’annoncez qu’il va probablement mourir ?!!! C’est impossible j’ai l’impression que je n’ai pas encore accouché !! »
On nous emmène voir notre fils et là… Oh Seigneur, quelle merveille devant mes yeux ; le plus beau garçon, le plus beau bébé que je n’ai jamais vu. Là on ressent quelque chose qu’on ne peut expliquer : un élan d’amour si grand, si fort… c’est indescriptible !
Mon pauvre petit amour, il dort, il est sédaté, branché de partout…
Notre petit Diego va se battre, il va passer le premier cap des premières 48h. L’état de ses poumons s’améliorent de jour en jour, mais malheureusement les électroencéphalogrammes ne donnent rien : activité cérébrale anormale. Je n’y crois pas c’est impossible il ne peut pas mourir !!
Il ouvre les yeux, nous regarde, sert nos doigts entre ses petites mains, il pleure mon bébé, il est si beau. Je lui dis que je suis fière de lui, qu’il est très fort.
Une IRM est prévue pour le vendredi 27 février.
Le lundi 1er mars, le médecin nous donne les résultats de l’IRM : les lésions cérébrales sont vraiment trop importante, le cortex est détruit « pour que son cerveau soit dans cet état là, c’est à croire qu’il a déjà fait un arrêt cardiaque » nous dit le médecin. Le médecin nous dit que le cœur de Diego fait n’importe quoi : il monte parfois à 180, et descend parfois à 70. Il nous informe que notre enfant chéri va finir par faire un malaise cardiaque et qu’étant donné les lésions cérébrales il vaudra mieux le laisser partir. Ça nous déchire le cœur, mais pourtant nous sommes d’accord.
Le lendemain matin, à 10h00 le médecin nous téléphone : Diego est en train de partir, il faut venir vite.
Quand nous arrivons, Diego n’est plus.
Je ne vois plus que son petit corps sans vie. Je le prends dans mes bras, je pleure, je pleure. Mon tout petit, pour la 1ere fois je le vois sans ces tuyaux, il est si beau. Est ce que je réalise seulement que je ne reverrais jamais ses yeux ? Pas si sure !
Je lui ai donné un bain, habillé d’un beau pyjama blanc, entouré de ma couverture de quand moi-même j’étais petite, j’ai laissé avec lui tous ses doudous et puis ça a été la fin.
Je suis retourné le voir à la chambre funéraire 1 fois avant les funérailles. Ça ma fait bizarre, j’avais l’impression que ce n’était pas mon petit Diego qui était là.
Le jour des obsèques, quand nous sommes venu le chercher, là j’ai réalisé que je ne le reverrais plus jamais et ça a été vraiment dur, je ne voulais pas me séparer de lui, le laisser partir dans une petite boite blanche…
Dans 15 jours Diego aurait eu 1 an et j’ai si mal, il me manque tant.
Ce qui me fait le plus mal, c’est de savoir qu’on a tué mon enfant. Oui, combien de temps mon bébé a -t-il été en souffrance dans mon ventre ? De 7h30 du matin jusqu’à 13h48, heure de la césarienne, soit 6h30 ??? Mais peut-être plus, puisque je n’ai pas eu de monitoring entre 2h30 et 7h30 du matin.
Pourquoi ne pas m’avoir fait une césarienne dès qu’on s’est rendu compte de la souffrance ???? POURQUOI ? Pourquoi le médecin n’est-il jamais venu me voir avant 13h10, alors que la situation était grave ?? Et bien parce qu’il n’avait pas le temps, car monsieur était au bloc avec d’autres femmes. N’y a t-il pas d’autres médecins dans cet hôpital ??? Eh bien SI, mais il n’avait pas en charge la salle de travail n°3 et ne pouvaient donc pas intervenir. QUELLE HONTE !!!
Pourquoi joué avec la vie de nos chers petits. On nous dit de faire attention pendant 9 mois, et le jour J c’est eux qui ne prennent pas leur responsabilité.
Je suis malade, chaque matin je me dis que mon fils n’est pas avec moi car des personnes n’ont pas pris leur responsabilité. Comment vivre avec ça ????
J’ai porté plainte contre l’hôpital, les sages-femmes et le médecin. Mais la justice va t-elle faire son travail, ELLE ?????
Je souffre de toutes les souffrances que mon petit a enduré, j’ai mal pour lui. Où est-il ??? Il est sans ses parents… mon ange comme je t’aime si tu savais…
J’écris ce témoignage en hommage à mon fils bien aimé Diego et pour que toutes les mamans sachent ce qui peut se passer lors d’un accouchement.
Paula, janvier 2005.