Alice

A propos du groupe « grands parents »…

En Décembre je suis venue au groupe ouvert aux grands parents. La neige avait empêché certains de se joindre à nous, dont la « conférencière » bloquée à Paris !

Mais malgré tout nous avons pu constituer un petit groupe de « paroles » qui a permis à chacun(e) de s’exprimer…

Merci à tous les participants, parents, grands parents, bénévoles…

Je voulais simplement témoigner de mon « vécu » en tant que mamie d’Alice.

Alice qui n’a pas eu la patience d’attendre les 9 mois…et qui à peine née s’est envolée vers les étoiles en ce début Août…

On entend si peu parler de ce que les mamies et papy peuvent vivre, ressentir dans ces moments douloureux…

Pour moi, j’ai été noyée par la culpabilité, double culpabilité d’ailleurs : de n’avoir pas su protéger ma fille et aussi ma petite fille ! Il paraît que cela fait partie du « processus de deuil »….

Le regret de ne pouvoir revenir en arrière, de refaire l’histoire, de savoir éviter que l’impensable n’arrive….

Je ne pouvais accepter l’inacceptable. Que ma fille, mon beau fils doivent faire face à cet « inacceptable »…

Que « faire » pour essayer de les soulager un peu ?

Sentiment d’impuissance! Que faire ? Écouter, être présente, pleurer ensemble…

L’importance, le besoin de parler d’Alice, d’avoir sa photo, de la faire exister dans notre humanité malgré son passage fugace parmi nous, tout cela est venu naturellement.

Dans mes possibilités : travailler à ce qu’Alice ait sa place dans notre famille, que tous, proches ou + éloignés, n’aient pas peur d’en parler, à nous les grands parents mais aussi et surtout aux parents…Car, j’ai découvert rapidement cette peur, (pudeur ?) des gens qui les empêche de montrer leur soutien ne serait-ce que par un petit mot, coup de téléphone, courrier ou courriel… Tout, sauf l’indifférence !!

Le difficile accompagnement aussi auprès des arrières grands parents âgés bien sûr…

Toute la Famille est ébranlée par le départ d’Alice, aider à se comprendre, se parler, se respecter, s’écouter, cela peut être aussi nôtre rôle de grands parents…

Je voudrais tellement faire un « saut » dans le temps, pour que cette douleur s’apaise, mais on ne peut pas faire l’économie de ce temps nécessaire pour qu’Alice soit sereinement dans nos cœurs !là où nul ne pourra nous l’enlever, là où l’oubli n’a pas sa place…

En parlant à quelques « mamies » d’un enfant trop vite parti, j’ai découvert que ces étapes, ressentis, culpabilité nous étaient communes…. et que cela faisait du bien de les partager…

Chantal, mamie d’Alice, janvier 2012